Mucite liée aux chimiothérapies induites
Terrain favorisant
Mauvaise hygiène bucco-dentaire, tabagisme
Mécanisme d'action
Les mucites sont liées aux lésions directes de la chimiothérapie au niveau des cellules de l’épithélium de la muqueuse digestive, particulièrement sensible du fait de son renouvellement cellulaire rapide par rapport aux autres tissus de l’organisme. A propos de la mucite : [video-netcancer slug='mucite']
Diagnostique
Signes cliniques
Atteinte de la cavité buccale et/ou de la langue avec érythème, desquamations, douleurs buccales, ulcérations, dysgueusie, halitose. La mucite peut ainsi être responsable de dysphagie, dysphonie, difficultés d’élocution, hypersalivation.
Histoire naturelle
Délai d’apparition : à partir de la première semaine de traitement Durée : rentre dans l’ordre 8 à 15 jours après la fin du traitement Récurrence : oui Sévérité : variable selon le traitement impliqué Effet dose-dépendant : oui
Echelle de sévérité
- Grade 1 : érythème muqueux, alimentation non perturbée - Grade 2 : ulcérations en patch, douleur n’empêchant pas l’alimentation - Grade 3 : ulcérations, saignement au contact, douleur rendant l’ingestion des solides impossibles - Grade 4 : nécrose de la muqueuse – saignements spontanés. Douleur entraînant une impossibilité de manger et de boire
Complications
Dénutrition, déshydratation, hémorragies locales, surinfection fongique ou virale, retentissement psychosocial
Prise en charge
Traitement symptomatique
Renforcement des mesures préventives : - Hygiène buccodentaire : brosse à dents extra souple, brossage après chaque repas, enlever et nettoyer régulièrement sa prothèse dentaire. - Bains de bouche au bicarbonate de sodium 1,4% pur, 8 à 10 fois par jour Support alimentaire : - Boissons et alimentation froides ou glacées, non acides ou épicées - Suivi diététique avec compléments alimentaires voire alimentation parentérale si nécessaire Prise en charge de la douleur : antalgiques classiques généraux voir gels locaux à la lidocaïne en fonction du rapport bénéfice/risque (risque de fausses routes, retard à la cicatrisation) Prise en charge de la surinfection en cas d’arguments cliniques évocateurs : traitement antifongique le plus souvent local, à effectuer après réalisation d’un bain de bouche au bicarbonate
Traitement étologique
- Grade 3 : interruption temporaire jusqu'à retour à un Grade 1 Ré-introduction du traitement à posologie diminuée - Grade 4 : arrêter le traitement
Mesures préventives
- Bilan buccodentaire avec soins adaptés pour remise en état (détartrage, avulsions) avant de débuter le traitement - Maintien d’une bonne hygiène buccodentaire pendant toute la durée du traitement : utiliser une brosse à dents extra souple, brossage après chaque repas, enlever et nettoyer régulièrement sa prothèse dentaire. A partir du début du traitement, débuter les bains de bouche préventifs au bicarbonate de sodium 1,4% pur, 3 à 4 fois par jour, en gargarisme et en le laissant dans la bouche 30 à 60 secondes avant de recracher. - Proscrire les bains de bouche avec dérivés alcoolisés.