Yervoy

Mode d'action:

L'ipilimumab, anticorps monoclonal humain (IgG1), interagit avec l’antigène 4 des lymphocytes T cytotoxiques (CTLA-4), lequel est un régulateur négatif de l'activation des cellules T. L'ipilimumab potentialise les cellules T en bloquant spécifiquement le signal inhibiteur du CTLA-4, conduisant à une activation des cellules T, à leur prolifération et à l'infiltration des tumeurs par les lymphocytes, aboutissant à la mort des cellules tumorales. Le mécanisme d'action de l'ipilimumab est indirect, en activant la réponse immunitaire via les cellules T.

Posologie:

Test PD-L1 : Si cela est spécifié dans l'indication, la sélection des patients pour le traitement par YERVOY basée sur l'expression tumorale de PD-L1 doit être confirmée par un test validé Monothérapie : 3 mg/kg en perfusion intraveineuse sur une période de 90 minutes, toutes les 3 semaines pour un total de 4 doses En association au nivolumab : 3 mg/kg d'ipilimumab en association à 1 mg/kg de nivolumab, administrée en intraveineux toutes les 3 semaines pour les 4 premières doses. Ceci est ensuite suivi par une seconde phase durant laquelle nivolumab en monothérapie est administré en intraveineux à 240 mg toutes les 2 semaines (administrée 3 semaines après la dernière dose de l’association de nivolumab à ipilimumab) ou à 480 mg toutes les 4 semaines (administrée 6 semaines après la dernière dose de l’association de nivolumab à ipilimumab). En association au nivolumab dans le CCR La dose recommandée est de 3 mg/kg de nivolumab en association avec 1 mg/kg d’ipilimumab, administré par voie intraveineuse, toutes les 3 semaines pour les 4 premières doses. Ceci est ensuite suivi par une seconde phase durant laquelle nivolumab en monothérapie est administré par voie intraveineuse soit à 240 mg toutes les 2 semaines soit à 480 mg toutes les 4 semaines. Pour la phase en monothérapie, la première dose de nivolumab doit être administrée :

  • 3 semaines après la dernière dose en association de nivolumab et ipilimumab, en cas d’administration de la dose à 240 mg toutes les 2 semaines ; ou
  • 6 semaines après la dernière dose en association de nivolumab et ipilimumab, en cas d’administration de la dose à 480 mg toutes les 4 semaines.
Sauf en cas d’intolérance : les patients doivent recevoir l’intégralité du traitement d’induction (4 doses), sans tenir compte de l’apparition de nouvelles lésions ou de la croissance des lésions existantes. Les fonctions hépatique et thyroïdienne doivent être évaluées avant l'instauration du traitement et avant chaque administration. De plus, tout signe ou symptôme évocateur d’effets indésirables immunologiques, tels que diarrhée et colite, doit être évalué pendant le traitement.  

DCI:

Ipilimumab

Voie de signalisation ciblée:

Point de contrôle du système immunitaire : CTLA-4

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Classe thérapeutique:

Anticorps monoclonal, Inhibiteur de point de contrôle immunitaire

Temps de traitement:

Un total de 4 injections espacées de 3 semaines

RCP:

[DOC] Yervoy 5 mg/ml EMA 2023-06-15

Mode de prise:

Le temps de perfusion recommandé est de 90 minutes. Yervoy peut être utilisé en administration intraveineuse sans dilution ou être dilué dans une solution injectable de chlorure de sodium à 9 mg/ml (0,9%) ou de glucose à 50 mg/ml (5%) à des concentrations de 1 mg/ml à 4 mg/ml et conservé dans des flacons en verre ou des poches en PVC ou sans PVC.

Gélule:

Indications:

Mélanome avancé

Monothérapie Mélanome avancé non résécable ou métastatique chez l'adulte et l'adolescent de 12 ans et plus. Pas d'indication en 1ere ligne Indiqué en 2eme ligne (si absence de mutation de BRAF) Indiqué en 3eme ligne et au-delà (quelle que soit le statut mutationnel)   En association à nivolumab dans le traitement des patients adultes atteints de mélanome avancé non résécable ou métastatique Par rapport à nivolumab en monothérapie, une augmentation de la survie sans progression (SSP) et de la survie globale (SG) a été établie pour l’association de nivolumab à l’ipilimumab seulement chez les patients avec une expression tumorale faible de PD-L1

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Carcinome à cellules rénales avancé en 1ère ligne

Carcinome à cellules rénales avancé (CCR) en  association à nivolumab, en première ligne, dans le traitement des patients adultes atteints d’un carcinome à cellules rénales avancé de pronostic intermédiaire/défavorable

Cancer Bronchique Non à Petites Cellules

Cancer Bronchique Non à Petites Cellules (CBNPC) en association à nivolumab et à 2 cycles de chimiothérapie à base de sels de platine, en première ligne, dans le traitement des patients adultes atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules métastatique dont les tumeurs ne présentent pas la mutation sensibilisante de l’EGFR, ni la translocation ALK.

Mésothéliome pleural malin (MPM)

Mésothéliome pleural malin (MPM) en association à nivolumab, en première ligne, dans le traitement des patients adultes atteints d’un mésothéliome pleural malin non résécable.

Cancer colorectal (CRC) avec déficience du système de réparation des mésappariements de l’ADN (dMMR) ou instabilité microsatellitaire élevée (MSI-H)

Cancer colorectal (CRC) avec déficience du système de réparation des mésappariements de l’ADN (dMMR) ou instabilité microsatellitaire élevée (MSI-H) en association à nivolumab, dans le traitement des patients adultes atteints d’un cancer colorectal métastatique avec une déficience du système de réparation des mésappariements de l’ADN ou une instabilité microsatellitaire élevée après une association antérieure de chimiothérapie à base de fluoropyrimidine.

Carcinome épidermoïde de l'oesophage

Dans le traitement du carcinome épidermoïde de l'oesophage  en association à nivolumab, en première ligne chez les patients adultes atteints d’un cancer avancé non résécable, récurrent ou métastatique dont les cellules tumorales expriment PD-L1 au seuil ≥ 1 %.

Effets indésirables les plus fréquents:

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Principaux Effets Indésirables:

Liste exhaustive des effets indésirables

Anomalies biologiques et métaboliques

Hématotoxicité

Rhumatologie

Toxicités cardiaques et vasculaires

Toxicités cutanées et muqueuses

Toxicités générales

Toxicités hépatiques

Toxicités musculaires

  • - spasmes musculaires

Toxicités neurologiques

Toxicités ophtalmologiques

  • - troubles de la vision

Toxicités pulmonaires

Toxicités rénales

Interactions médicamenteuses :

Cytochrome P450 : Ipilimumab est un anticorps monoclonal humain qui n’est pas métabolisé par les enzymes du cytochrome P450 (CYPs) ou d’autres enzymes métabolisant les médicaments. Une étude d'interaction médicamenteuse menée avec ipilimumab administré seul et en association avec une chimiothérapie (dacarbazine ou paclitaxel/carboplatine) a été conduite pour évaluer l'interaction avec les isoenzymes CYP (particulièrement CYP1A2, CYP2E1, CYP2C8 et CYP3A4) chez des patients atteints d'un mélanome avancé naïfs de traitement. Aucune interaction pharmacocinétique médicamenteuse cliniquement pertinente n'a été observée entre ipilimumab et paclitaxel/carboplatine, dacarbazine ou son métabolite, le 5-aminoimidazole-4-carboxamide (AIC). Corticostéroïdes : Avant l'instauration d'un traitement par ipilimumab, l'utilisation de corticostéroïdes systémiques doit être évitée car ils pourraient interférer avec l’activité pharmacodynamique et l'efficacité d'ipilimumab. Néanmoins, les corticostéroïdes systémiques ou d'autres immunosuppresseurs peuvent être utilisés après l'instauration d'un traitement par ipilimumab pour traiter les effets indésirables d'origine-immunologique. Anticoagulants : L'utilisation d'anticoagulants est connue pour augmenter le risque d'hémorragie gastrointestinale. Etant donné que l'hémorragie gastrointestinale est un effet indésirable d'ipilimumab, les patients nécessitant un traitement anticoagulant concomitant doivent être surveillés étroitement.

Mesures associées au traitement :

Conseils de prise du traitement - Peut être utilisé sans dilution ou être dilué dans une solution injectable de NaCl à 9mg/mL (0.9%) ou une solution de glucose à 5 % - Perfusion intraveineuse sur 90 minutes   Interactions - Corticoïdes à éviter avant l’instauration du traitement - Anticoagulants (risque hémorragique gastrointestinal) - Vémurafénib (hépatotoxicité)   Prescription Contraception efficace pendant le traitement   Informations supplémentaires - Sensibiliser le patient sur la survenue d’effets indésirables immunologiques - Augmentation du risque de survenue de pathologies auto-immunes extrêmement variées et en particulier :

  • Colite d'origine immunologique
  • Rash d'origine immunologique
  • Pneumopathie inflammatoire d'origine immunologique
  • Endocrinopathies d'origine immunologique : hypophysite, dysthyroïdie, diabète, insuffisance surrénalienne, …
  • Hépatite d'origine immunologique
  • Néphrite d'origine immunologique ou dysfonctionnement rénal
- Autres effets indésirables d'origine immunologique : neurologiques (Guillain Barré), hématologiques (cytopénies auto-immunes), ophtalmologiques, …   Tout nouveau symptôme ou dégradation de symptômes pré-existant doit au minimum être surveillé de façon attentive voire être exploré afin de déterminer son étiologie et d’éliminer une cause dysimmunitaire. Un effet indésirable lié à l’ipilimumab peut survenir au début, pendant ou après l'arrêt du traitement.     Liens recommandations : Champiat, S., Lambotte, O., Barreau, E., Belkhir, R., Berdelou, A., Carbonnel, F., et al. (2015). Management of Immune Checkpoint Blockade Dysimmune Toxicities: a collaborative position paper. Annals of Oncology : Official Journal of the European Society for Medical Oncology / ESMO, mdv623. http://doi.org/10.1093/annonc/mdv623

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Surveillance paraclinique :

Il est recommandé de surveiller  Les fonctions hépatique et thyroïdienne avant l'instauration et avant chaque administration   En pratique, en l’absence de terrain particulier ou de situation à risque, on pourra proposer : - Avant de débuter le traitement :

  • NFS
  • Ionogramme, glycémie, réserve alcaline, calcémie, phosphorémie, acide urique
  • CRP, albuminémie
  • Bilan hépatique : ASAT, ALAT, GGT, PAL, bilirubine, LDH
  • TP
  • TSH, T3, T4
  • ECBU, Protéinurie sur échantillon
  • Sérologies VIH, VHB, VHC
  • Anticorps anti nucléaires, anti TPO, anti thyroglobuline, anti TRAK
  • ECG de référence
  • Imagerie pulmonaire de référence
  • Bilan spécialisé selon le terrain
- Avant chaque administration :
  • NFS (cytopénies)
  • Ionogramme sanguin : Na, K, réserve alcaline, calcium, phosphore, acide urique, urée, créatinine (néphropathie)
  • Glycémie (diabète)
  • Bilirubine totale et conjuguée, ASAT, ALAT, GGT, PAL (hépatite)
  • TP
  • CRP
  • TSH (dysthyroïdie)
  • ECBU et protéinurie sur échantillon à la 2ème et 4ème cure (néphropathie)
  Tout nouveau symptôme ou dégradation de symptômes préexistant doit au minimum être surveillé de façon attentive voire être exploré afin de déterminer son étiologie et d’éliminer une cause dysimmunitaire.   - A l’arrêt du traitement : répéter le même bilan tous les 3 mois pendant 1 an puis tous les 6 mois     Lien recommandations Champiat, S., Lambotte, O., Barreau, E., Belkhir, R., Berdelou, A., Carbonnel, F., et al. (2015). Management of Immune Checkpoint Blockade Dysimmune Toxicities: a collaborative position paper. Annals of Oncology : Official Journal of the European Society for Medical Oncology / ESMO, mdv623. http://doi.org/10.1093/annonc/mdv623

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