Keytruda

Mode d'action:

Le pembrolizumab est un anticorps monoclonal humanisé (IgG4) dirigé contre le récepteur PD-1, localisé à la surface des lymphocytes T. Il bloque l'inhibition des lymphocytes T en empêchant la liaison des ligands de PD-1 (PD-L1 et PD-L2 localisés à la surface des cellules tumorales) sur le récepteur PD-1. Cela a pour conséquence d'induire une immunité anti-tumorale en activant les lymphocytes T cytotoxiques spécifiques de la tumeur dans le microenvironnement tumoral.

Posologie:

La dose recommandée de KEYTRUDA en monothérapie est de :

200 mg toute les 3 semaines ou 400 mg toutes les 6 semaines, administrée en perfusion intraveineuse pendant 30 minutes.

200 mg toutes les 3 semaines, administrée en perfusion intraveineuse pendant 30 minutes.

Conditions de prescriptions et de délivrance : médicament réservé à l'usage hospitalier. Prescription réservée aux spécialistes en oncologie ou aux médecins compétents en cancérologie. Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement.

DCI:

Pembrolizumab

Voie de signalisation ciblée:

Voie du récepteur PD-1 et de ses ligands PD-L1, PD-L2

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Classe thérapeutique:

Anticorps monoclonal, Inhibiteur de point de contrôle immunitaire

Temps de traitement:

Les patients doivent être traités par pembrolizumab jusqu’à progression de la maladie ou toxicité inacceptable.

RCP:

[DOC] Keytruda 25 mg/mL EMA 2023-09-06

Mode de prise:

Perfusion intra-veineuse Reconstitution avec de l'eau ppi et dilution dans du NaCl 0.9% ou du glucose 5% conformément aux recommandations du RCP.

Gélule:

Indications:

Mélanome avancé (non résécable ou métastatique)

Mélanome En monothérapie dans le traitement des patients adultes et des adolescents âgés de 12 ans et plus atteints d’un mélanome avancé (non résécable ou métastatique). En monothérapie dans le traitement adjuvant des patients adultes et des adolescents âgés de 12 ans et plus atteints d’un mélanome de stade IIB, IIC ou III, ayant eu une résection complète

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Mélanome de stade IIB, IIC ou III, ayant eu une résection complète

KEYTRUDA est indiqué en monothérapie dans le traitement adjuvant des patients adultes et des adolescents de plus de 12 ans atteints d’un mélanome de stade IIB, IIC ou III, ayant eu une résection complète

Cancer bronchique non à petites cellules

En association à une chimiothérapie à base de sels de platine en traitement néoadjuvant, puis poursuivi en monothérapie en traitement adjuvant, est indiqué dans le traitement des patients adultes atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules résécable à haut risque de récidive. En monothérapie dans le traitement adjuvant des patients adultes atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules à haut risque de récidive après résection complète et une chimiothérapie à base de sels de platine. En monothérapie dans le traitement de première ligne des patients adultes atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules métastatique dont les tumeurs expriment PD-L1 avec un score de proportion tumorale (TPS) ≥ 50 %, sans mutations tumorales d’EGFR ou d’ALK. En association au carboplatine et au paclitaxel ou au nab-paclitaxel, est indiqué dans le traitement de première ligne des patients adultes atteints de cancer bronchique non à petites cellules métastatique épidermoïde. En association à une chimiothérapie pemetrexed et sel de platine, est indiqué dans le traitement de première ligne des patients adultes atteints de cancer bronchique non à petites cellules métastatique non-épidermoïde dont les tumeurs ne présentent pas de mutations d’EGFR ou d’ALK. En monothérapie dans le traitement des patients adultes atteints de cancer bronchique non à petites cellules localement avancé ou métastatique dont les tumeurs expriment PD-L1 avec un TPS ≥ 1 %, et ayant reçu au moins une chimiothérapie antérieure. Les patients présentant des mutations tumorales d’EGFR ou d’ALK doivent également avoir reçu une thérapie ciblée avant de recevoir KEYTRUDA.

Lymphome de Hodgkin classique

En monothérapie dans le traitement des patients adultes et pédiatriques âgés de 3 ans et plus atteints d’un lymphome de Hodgkin classique en rechute ou réfractaire après échec d’une greffe de cellules souches (GCS) autologue ou après au moins deux lignes de traitement antérieures lorsque la GCS autologue n’est pas une option de traitement.

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Carcinome urothélial

En association à l'enfortumab vedotin, est indiqué dans le traitement de première ligne des patients adultes atteints d’un carcinome urothélial non résécable ou métastatique. En monothérapie dans le traitement des patients adultes atteints d’un carcinome urothélial localement avancé ou métastatique ayant reçu une chimiothérapie antérieure à base de sels de platine

En monothérapie dans le traitement des patients adultes atteints d’un carcinome urothélial localement avancé ou métastatique inéligibles à une chimiothérapie à base de cisplatine et dont les tumeurs expriment PD-L1 avec un score positif combiné (CPS) ≥ 10

Carcinome épidermoïde de la tête et du cou

- Carcinome épidermoïde de la tête et du cou

En monothérapie dans le traitement des patients adultes atteints d’un carcinome épidermoïde de la tête et du cou (CETEC) récidivant ou métastatique dont les tumeurs expriment PD-L1 avec un TPS ≥ 50 % et en progression pendant ou après une chimiothérapie à base de sels de platine.
En monothérapie ou en association à une chimiothérapie à base de sels de platine et de 5-fluorouracile (5-FU) dans le traitement de première ligne des patients adultes atteints d’un carcinome épidermoïde de la tête et du cou (CETEC) métastatique ou récidivant non résécable dont les tumeurs expriment PD-L1 avec un CPS ≥ 1.

Carcinome à cellules rénales (CCR) avancé

- Carcinome à cellules rénales

En association à l’axitinib, avec une indication dans le traitement de première ligne des patients adultes atteints d’un carcinome à cellules rénales (CCR) avancé. En association au lenvatinib, avec une indication dans le traitement de première ligne des patients adultes atteints d’un carcinome à cellules rénales avancé.
En monothérapie dans le traitement adjuvant des patients adultes atteints d’un carcinome à cellules rénales à risque accru de récidive post néphrectomie, ou après une néphrectomie et une résection des lésions métastatiques.

Cancer avec une instabilité microsatellitaire élevée (MSI-H) ou une déficience du système de réparation des mésappariements de l’ADN (dMMR)

- Cancer colorectal

En monothérapie et en première ligne, dans le cancer colorectal métastatique En monothérapie dans le traitement d’un cancer colorectal non résécable ou métastatique après traitement antérieur à base de fluoropyrimidine en association. - Cancer non-colorectal En monothérapie dans le traitement du cancer de l'endomètre avancé ou récidivant, dont la maladie progresse pendant ou après un traitement antérieur à base de sels de platine reçu quel que soit le stade et qui ne sont pas éligibles à une chirurgie curative ou à une radiothérapie En monothérapie dans le cancer gastrique, de l'intestin grêle ou des voies biliaires non résécable ou métastatique, dont la maladie progresse pendant ou après au moins un traitement antérieur.

Cancer de l'oesophage

En association à une chimiothérapie à base de sels de platine et de fluoropyrimidine, est indiqué dans le traitement de première ligne des patients adultes atteints d'un cancer de l'œsophage localement avancé non résécable ou métastatique, dont les tumeurs expriment PD-L1 avec un CPS ≥ 10 (

Cancer du sein triple négatif (CSTN)

En association à une chimiothérapie comme traitement néoadjuvant, puis poursuivi après la chirurgie en monothérapie comme traitement adjuvant, est indiqué dans le traitement des patients adultes atteints d'un cancer du sein triple négatif localement avancé ou de stade précoce à haut risque de récidive. En association à une chimiothérapie, est indiqué dans le traitement des patients adultes atteints d’un cancer du sein triple négatif localement récurrent non résécable ou métastatique, dont les tumeurs expriment PD-L1 avec un CPS ≥ 10 et qui n'ont pas reçu de chimiothérapie antérieure pour la maladie métastatique.

Cancer de l'endomètre

En association au lenvatinib, est indiqué dans le traitement des patientes adultes atteintes d’un cancer de l’endomètre avancé ou récidivant, dont la maladie progresse pendant ou après un traitement antérieur à base de sels de platine reçu quel que soit le stade et qui ne sont pas éligibles à une chirurgie curative ou à une radiothérapie. En association au carboplatine et au paclitaxel, est indiqué dans le traitement de première ligne des patientes adultes atteintes d’un cancer de l’endomètre avancé nouvellement diagnostiqué ou récidivant qui sont éligibles à un traitement systémique.

Cancer du col de l'utérus

En association à une chimiothérapie avec ou sans bevacizumab, est indiqué dans le traitement des patientes adultes atteintes d’un cancer du col de l'utérus persistant, récidivant ou métastatique, dont les tumeurs expriment PD-L1 avec un CPS ≥ 1. En association à la radiochimiothérapie (radiothérapie externe suivie d'une curiethérapie), est indiqué dans le traitement des patientes adultes atteintes d’un cancer du col de l'utérus localement avancé de Stade III - IVA selon FIGO 2014, qui n’ont pas reçu de traitement définitif préalable

Adénocarcinome gastrique ou de la jonction gastro-oesophagienne (JOG)

En association au trastuzumab et à une chimiothérapie à base de sels de platine et de fluoropyrimidine, est indiqué dans le traitement de première ligne des patients adultes atteints d’un adénocarcinome gastrique ou de la jonction œso-gastrique, localement avancé non résécable ou métastatique, HER-2 positif et dont les tumeurs expriment PD-L1 avec un CPS ≥ 1. En association à une chimiothérapie à base de sels de platine et de fluoropyrimidine, est indiqué dans le traitement de première ligne des patients adultes atteints d’un adénocarcinome gastrique ou de la jonction œso-gastrique, localement avancé non résécable ou métastatique, HER-2 négatif et dont les tumeurs expriment PD-L1 avec un CPS ≥ 1

Carcinome des voies biliaires

En association à la gemcitabine et au cisplatine, est indiqué dans le traitement de première ligne des patients adultes atteints d’un carcinome des voies biliaires localement avancé non résécable ou métastatique.

Effets indésirables les plus fréquents:

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ATTENTION : des toxicités dysimmunitaires touchant des organes différents peuvent apparaître simultanément. Communiquer et partager ces effets secondaires avec votre patient va lui permettre de mieux les anticiper, de mieux les accepter et donc de mieux vivre son traitement. Keytruda est une immunothérapie. Ce médicament stimule les défenses naturelles de l’organisme afin que celui-ci lutte contre la tumeur. Réveiller le système immunitaire n’est pas sans effets adverses spécifiques. Cela peut être à l’origine de toxicités « dys-immunitaires ». Certaines de nos cellules saines peuvent se voir attaquées par nos propres défenses. Au début du traitement, un bilan clinique et biologique complet est réalisé et sera contrôlé avant chaque injection. Il y a des effets secondaires fréquents mais souvent sans gravité : Poursuite du traitement possible Il peut parfois survenir un rash cutané érythémateux, souvent maculopapuleux. Il peut parfois nécessiter un avis dermatologique. En l’absence de signe de gravité, le médecin prescrira un traitement local par dermocorticoïdes, 1 à 2 applications par jour, voire un anti-histaminique oral en cas de prurit associé. La fatigue est également un effet indésirable fréquent à la prise de ce médicament. L’origine peut être multiple mais il convient de vérifier le fonctionnement de la thyroïde en dosant la TSH. Le patient peut présenter des arthralgies. Ces douleurs articulaires répondent généralement bien aux antalgiques classiques, type paracétamol. Certains patients peuvent avoir des nausées. Un traitement antiémétique est alors indiqué. Des diarrhées peuvent apparaître. Il convient de renforcer l’hydratation orale et un anti-diarrhéique oral de type antisécrétoire pourra être prescrit. Elles sont souvent sans gravité mais peuvent révéler une complication plus grave : une colite dysimmunitaire. C’est à dire une inflammation du tube digestif avec un risque de perforation. Il convient de réaliser une coproculture à la recherche d’une origine infectieuse et d’éviter les anti-diarrhéiques ralentisseurs du transit. La présence de signes de gravité nécessite un avis spécialisé urgent. Parfois, une dysthyroïdie asymptomatique peut survenir. C’est pourquoi il faut surveiller régulièrement la TSH au bilan sanguin, toutes les deux cures par exemple.   Les effets secondaires rares mais potentiellement sévères : suspension ou Arrêt du traitement Les effets secondaires dont je vais vous parler maintenant sont plus rares mais potentiellement sévères, il faut donc y prêter une attention toute particulière. Une réaction à la perfusion peut survenir, il faut immédiatement arrêter le traitement en cours et appeler le médecin en urgence pour mettre en place les mesures nécessaires. Une dyspnée ou une toux inhabituelle doit faire notamment évoquer une pneumopathie dysimmunitaire. Il est alors préconisé de voir rapidement le médecin et de réaliser une imagerie pulmonaire. Si ce diagnostic est confirmé, une corticothérapie pourra être instaurée. Autre effet secondaire les troubles neurologiques. Une faiblesse musculaire ou un déficit sensitif doit faire rechercher des éléments en faveur d’une inflammation de la moelle, myélite ou des racines nerveuses (syndrome de Guillain Barré). Informez votre patient que ce type de symptômes doit faire consulter en urgence. D’autres effets secondaires peuvent survenir. La survenue de symptômes inhabituels ou l’aggravation de symptômes pré-existant, doivent être rapidement rapportés.

Principaux Effets Indésirables:

Liste exhaustive des effets indésirables

Anomalies biologiques et métaboliques

Endocrinologie

Rhumatologie

Toxicités cutanées et muqueuses

  • - Eruption cutanée
  • - Prurit
  • - Rash

Toxicités générales

  • - Asthénie
  • - Céphalées
  • - Réaction du greffon contre l'hôte (GVH)
  • - Réaction liée à la perfusion
  • - Sarcoïdose
  • - Toux

Toxicités musculaires

  • - Myosite

Toxicités neurologiques

Toxicités ophtalmologiques

Toxicités ORL

Toxicités pulmonaires

Toxicités rénales

Interactions médicamenteuses :

Corticostéroïdes et autres immunosuppresseurs (qui risquent de diminuer l'activité du pembrolizumab)

Mesures associées au traitement :

Conseils de prise du traitement - Après reconstitution, dilution dans une solution injectable de NaCl 0.9% ou une solution de glucose 5% - Perfusion intraveineuse sur 30 minutes   Interactions Corticoïdes à éviter avant l’instauration du traitement   Prescription Contraception efficace pendant le traitement et 4 mois après l’arrêt   Informations supplémentaires - Sensibiliser le patient sur la survenue d’effets indésirables immunologiques - Augmentation du risque de survenue de pathologies auto-immunes extrêmement variées et en particulier :

  • Rash d'origine immunologique
  • Endocrinopathies d'origine immunologique : dysthyroïdie, diabète, hypophysite, insuffisance surrénalienne, …
  • Pneumopathie inflammatoire d'origine immunologique
  • Colite d'origine immunologique
  • Hépatite d'origine immunologique
  • Néphrite d'origine immunologique ou dysfonctionnement rénal
- Autres effets indésirables d'origine immunologique : neurologiques (Guillain Barré), hématologiques (cytopénies auto-immunes), ophtalmologiques, … - Tout nouveau symptôme ou dégradation de symptômes pré-existant doit au minimum être surveillé de façon attentive voire être exploré afin de déterminer son étiologie et d’éliminer une cause dysimmunitaire. - Un effet indésirable lié au pembrolizumab peut survenir au début, pendant ou après l'arrêt du traitement     Lien recommandations Champiat, S., Lambotte, O., Barreau, E., Belkhir, R., Berdelou, A., Carbonnel, F., et al. (2015). Management of Immune Checkpoint Blockade Dysimmune Toxicities: a collaborative position paper. Annals of Oncology : Official Journal of the European Society for Medical Oncology / ESMO, mdv623. http://doi.org/10.1093/annonc/mdv623  

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Surveillance paraclinique :

Il est recommandé de surveiller - Le bilan hépatique (hépatite) - Le bilan rénal (néphrite) - La glycémie (diabète) - La fonction thyroïdienne (dysthyroïdie)   En pratique, en dehors d’une situation à risque ou d’un terrain particulier on pourra proposer    - Avant de débuter le traitement :

  • NFS
  • Ionogramme, glycémie, réserve alcaline, calcémie, phosphorémie, acide urique
  • CRP, albuminémie
  • Bilan hépatique : ASAT, ALAT, GGT, PAL, bilirubine, LDH
  • TP
  • TSH, T3, T4
  • ECBU, Protéinurie sur échantillon
  • Sérologies VIH, VHB, VHC
  • Anticorps anti nucléaires, anti TPO, anti thyroglobuline, anti TRAK
  • ECG de référence
  • Imagerie pulmonaire de référence
  • Bilan spécialisé selon le terrain
  - Avant chaque administration :
  • NFS (cytopénies)
  • Ionogramme sanguin : Na, K, réserve alcaline, calcium, phosphore, acide urique, urée, créatinine (néphropathie)
  • Glycémie (diabète)
  • Bilirubine totale et conjuguée, ASAT, ALAT, GGT, PAL (hépatite)
  • TP
  • CRP
  - Toutes les 2 cures :
  • TSH (dysthyroïdie)
  • ECBU et protéinurie sur échantillon (néphropathie)
  Tout nouveau symptôme ou dégradation de symptômes préexistant doit au minimum être surveillé de façon attentive voire être exploré afin de déterminer son étiologie et d’éliminer une cause dysimmunitaire.   - A l’arrêt du traitement : répéter le même bilan tous les 3 mois pendant 1 an puis tous les 6 mois   Lien recommandations Champiat, S., Lambotte, O., Barreau, E., Belkhir, R., Berdelou, A., Carbonnel, F., et al. (2015). Management of Immune Checkpoint Blockade Dysimmune Toxicities: a collaborative position paper. Annals of Oncology : Official Journal of the European Society for Medical Oncology / ESMO, mdv623. http://doi.org/10.1093/annonc/mdv623  

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