Glivec

Mode d'action:

L’ imatinib est une petite molécule (analogue structurel de l’ATP) qui exerce son activité par liaison aux domaines intra-cellulaires à activité tyrosine kinases des récepteurs c-Kit, PDGFR α et β, et de Bcr-Abl. L’ imatinib inhibe ainsi les voies de signalisation sous-jacentes (voie des MAP kinases notamment) et la prolifération des cellules tumorales.

Posologie:

LMC, phase chronique : 400 mg/jour, augmentation possible à 600 ou 800 mg/jour LMC, phase accélérée : 600 mg/jour, augmentation possible à 800 mg/jour LMC, en crise blastique : 600 mg/jour, augmentation possible à 800 mg/jour LMC de l’enfant (≥ 2 ans), phase chronique et phase avancée : 340 mg/m2/jour, augmentation possible à 570 mg/m2/jour, sans dépasser 800 mg/jour LAL Ph+ : 600 mg/jour, en association à une chimiothérapie d’induction, de consolidation et d’entretien, ou en monothérapie (LAL Ph+ en rechute ou réfractaire) LAL Ph+ de l’enfant : 340 mg/m2/jour, sans dépasser 600 mg/jour SMD/SMP : 400 mg/jour SHE/LCE : 100 mg/jour, augmentation possible à 400 mg/jour GIST métastatique : 400 mg/jour, augmentation possible à 800 mg/jour (en cas de mutation de l’exon 9 de KIT d’emblée, sinon en cas de résistance à la dose de 400 mg/jour) GIST à risque élevé ou intermédiaire de rechute, en adjuvant : 400 mg/jour pendant 3 ans Dermatofibrosarcome de Darier-Ferrand métastatique : 800 mg/jour  

DCI:

Imatinib

Voie de signalisation ciblée:

c-Kit, PDGFRa et b, Bcr-Abl

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Classe thérapeutique:

Inhibiteur de tyrosine kinase

Temps de traitement:

NA

RCP:

[DOC] Glivec 50 mg, 100 mg EMA 2023-11-20

Mode de prise:

Voie orale, au cours d'un repas. Une prise par jour (schémas à 400 et 600 mg/jour) ou une prise matin et soir de 400 mg (schémas à 800 mg/jour).

Gélule:

Indications:

LMC

LMC (leucémie myéloïde chronique) Ph+ (chromosome Philadelphie bcr-abl positive) nouvellement diagnostiquée lorsque la greffe de moelle osseuse ne peut être envisagée comme un traitement de première intention, en monothérapie

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LMC Ph

LMC Ph+ en phase chronique après échec du traitement par l’interféron alpha ou en phase accélérée ou en crise blastique, en monothérapie  

LAL Ph+ nouvellement diagnostiquée

LAL (leucémie aiguë lymphoblastique) Ph+ nouvellement diagnostiquée, en association avec la chimiothérapie

LAL Ph+ réfractaire ou en rechute

LAL Ph+ réfractaire ou en rechute, en monothérapie

SMD/SMP (syndromes myélodysplasiques/myéloprolifératifs)

SMD/SMP (syndromes myélodysplasiques/myéloprolifératifs) associés à des ré-arrangements du gène du PDGFR, en monothérapie

SHE (syndrome hyperéosinophilique)

SHE (syndrome hyperéosinophilique) à un stade avancé ou LCE (leucémie chronique à éosinophiles), associés à un réarrangement FIP1L1-PDGFRA, en monothérapie

Tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST) en 1ère ligne métastatique

Tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST) en 1ère ligne métastatique, en monothérapie

Tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST) traitement adjuvant

Tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST) traitement adjuvant (3 ans) dans les formes à risque élevé et intermédiaire de rechute, en monothérapie

Dermatofibrosarcome de Darier-Ferrand (DFSP)

Dermatofibrosarcome de Darier-Ferrand (DFSP) 1ère ligne métastatique, en monothérapie

Effets indésirables les plus fréquents:

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Communiquer et partager ces effets secondaires avec votre patient va lui permettre de mieux les anticiper, de mieux les accepter et donc de mieux vivre son traitement. L’imatinib est un médicament qui a des effets secondaires, je vais vous parler des 5 plus fréquents. Le patient peut présenter surtout le matin un œdème des paupières. Il n’y a pas de traitement spécifique. Rassurez votre patient, il régresse progressivement, il est très rare que les oedèmes se généralisent et nécessitent un avis médical et un bilan complet. Des crampes peuvent apparaître sous ce médicament, un traitement par quinine peut-être envisagé. Des douleurs osseuses peuvent survenir, habituellement bien soulagées par le paracétamol à demi-dose ou les AINS (en l’absence de contre-indication). Une diarrhée peut survenir. Dans ce cas il est important d’adapter son régime alimentaire : ne pas manger épicé, éviter les fibres et laitages et boire beaucoup. Conseillez systématiquement un anti-diarrhéique et des prises de sang pour contrôler l’état d’hydratation, qui pourront être corrigés si besoin. En cas de douleurs abdominales, un antispasmodique peut être recommandé. Une baisse des globules rouges, blancs ou des plaquettes peut être observée, il est important de bien surveiller la numération en réalisant un hémogramme.

Principaux Effets Indésirables:

Liste exhaustive des effets indésirables

Anomalies biologiques et métaboliques

Hémorragies et troubles de la cicatrisation

Rhumatologie

Toxicités cardiaques et vasculaires

Toxicités cutanées et muqueuses

Toxicités générales

Toxicités hépatiques

Toxicités musculaires

  • - spasmes musculaires

Toxicités neurologiques

Toxicités ophtalmologiques

Toxicités ORL

Toxicités osseuses

Toxicités pulmonaires

  • - Dyspnée

Interactions médicamenteuses :

Inhibiteurs du CYP3A4 susceptibles d'augmenter les concentrations : amiodarone, itraconazole, kétoconazole, posaconazole, voriconazole, nelfinavir, ritonavir, saquinavir, cyclosporine, érythromycine, tacrolimus, vérapamil Inducteurs du CYP3A4 susceptibles de diminuer les concentrations : carbamazépine, phénobarbital, phénytoine, rifampicine, millepertuis, fenofibrate L’imatinib augmente les concentrations plasmatiques de paracétamol (lorsque celui-ci est administré à doses ≥ 1000 mg/jour).

Mesures associées au traitement :

Conseils de prise du traitement - Avec un grand verre d'eau, au cours d'un repas, en position assise - Possibilité de disperser les comprimés dans un verre d'eau minérale ou de jus de pomme - Idéalement, tous les jours à la même heure - Ne pas broyer les comprimés - Se laver soigneusement les mains avant et après chaque manipulation des comprimés - Ne pas prendre de pamplemousse, jus de pamplemousse   Interactions - Substrats du CYP3A4 dont il peut modifier la concentration : simvastatine, BZD, inhibiteurs calcique… - Inducteurs du CYP3A4 qui diminuent la concentration de l’imatinib : dexaméthasone, phénytoïne, carbamazépine, rifampicine, phénobarbital, fosphénytoïne, primidone, Hypericum perforatum. - Inhibiteurs du CYP3A4 qui augmentent la concentration de l’imatinib : kétoconazole, itraconazole, érythromycine, clarithromycine. - Pour les vaccins inactivés, il est préférable d'attendre un délai de 3 mois après la chimiothérapie (risque de diminution de l'activité du vaccin sans augmentation des effets indésirables).   Prescription - Contraception efficace. Les pilules contraceptives seules ne suffisent pas. - Antidiarrhéique ou antiémétiques si besoin - NFS en urgence en cas de signes infectieux ou de signes hémorragiques   Informations supplémentaires - Médicament photosensibilisant - Ne pas prendre de paracétamol à dose > 500 mg x 3 /jour (risque accru de toxicité hépatique) - Imatinib peut contribuer à déséquilibrer les besoins en L-thyroxine chez les patients ayant eu une thyroïdectomie  

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Surveillance paraclinique :

Il est recommandé de surveiller  - La TSHus chez les patient ayant une thyroidectomie et traité par levothyroxine - La fonction hépatique de façon étroite lorsque l'imatinib est associé à une chimiothérapie connue comme pouvant être associée à une altération de la fonction hépatique - Le poids des patients devant le risque de rétention hydrique importante, en particulier chez les patients âgés ou présentant un dysfonctionnement cardiaque. - La fonction cardiaque et ECG chez les patients présentant des pathologies cardiaques, des facteurs de risque de survenue d'insuffisance cardiaque ou des antécédents d'insuffisance rénale - La fonction rénale, en particulier chez les patients présentant des facteurs de risque d'altération de la fonction rénale - La NFS devant le risque de cytopénies   Proposition pratique en dehors d’un terrain particulier, ou d’une situation à risque Surveillance 1 fois par semaine le 1er mois, puis 1 fois tous les 15 jours pendant le 2ème et le 3ème mois, puis tous les 3 mois : - NFS - Ionogramme sanguin, urée, créatinine - Bilan hépatique : ASAT, ALAT, GGT, PAL, bilirubine - TSHus, ECG, ETT : chez les patients à risque, avant traitement, puis périodiquement  

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