Stivarga

Mode d'action:

Agit sur les kinases c-Kit, RET, PDGFR, BRAF, VEGFR1-3

Posologie:

Prise quotidienne de 4 comprimés de 40mg (soit 160 mg) en une prise par jour, 3 semaines sur 4 (dose minimale recommandée 80mg/jour)

DCI:

Régorafénib

Voie de signalisation ciblée:

VEGFR1, -2, -3, TIE2, KIT, RET, RAF-1, BRAF, BRAF V600E, PDGFR, FGFR

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Classe thérapeutique:

Inhibiteur de tyrosine kinase, Anti-angiogénique

Temps de traitement:

Le traitement doit être poursuivi tant qu'un bénéfice est observé ou jusqu'à l'apparition d'une toxicité inacceptable.

RCP:

[DOC] Stivarga 40 mg EMA 2023-03-08

Mode de prise:

Voie orale : en dehors des repas

Gélule:

Indications:

Cancer colorectal métastatique

Cancer colorectal métastatique traités antérieurement (ou qui ne sont pas éligibles aux traitements disponibles, notamment une chimiothérapie à base de fluoropyrimidine) par un traitement par anti-VEGF et un traitement par anti-EGFR

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Tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST) non résécables ou métastatiques

Tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST) non résécables ou métastatiques ayant progressé lors d’un traitement antérieur par imatinib et sunitinib, ou en cas d’intolérance à ces traitements

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Carcinome hépatocellulaire (CHC)

Carcinome hépatocellulaire (CHC) traités antérieurement par sorafénib

Effets indésirables les plus fréquents:

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Communiquer et partager ces effets secondaires avec votre patient va lui permettre de mieux les anticiper, de mieux les accepter et donc de mieux vivre son traitement. Stivarga est un médicament qui a des effets secondaires, je vais vous parler des plus fréquents.   Dès les premiers jours, le traitement peut élever la pression artérielle. Il est donc indispensable de contrôler la pression artérielle, idéalement par automesure, au domicile. Un traitement anti-hypertenseur devra être instauré dès que la pression artérielle dépasse 140/90, idéalement par un IEC ou un sartan. On surveillera régulièrement la bandelette urinaire, à la recherche d’une protéinurie. Une diarrhée peut apparaître chez plus de 40% des patients. Il est important d’adapter son régime alimentaire : ne pas manger épicé, éviter les fibres et laitages et boire beaucoup. Penser à rechercher une stéatorrhée pour corriger les hypophosphorémies associées si besoin. Le patient peut présenter de l’hyperkératose. De la corne apparaît sur les zones de frottement, aux mains et aux pieds. En prévention, prévoir des soins de pédicurie et un chaussage confortable. En cas d’apparition, percer, voire décoller le toit des cloques, ce qui aura un effet antalgique immédiat et appliquer des émollients tous les jours et des kératolytiques, en général 1 jour sur 2 afin d’éviter une irritation trop importante, selon l’intensité des symptômes. Une hypothyroïdie peut survenir. Il faut alors surveiller la TSH au bilan sanguin avant le traitement puis de manière régulière. La fatigue est fréquente à la prise de ce médicament. Cela peut nécessiter de diminuer la posologie. Une alopécie partielle peut apparaître. Rassurez votre patient, les cheveux repoussent pendant la poursuite du traitement. A noter qu’il y a un risque de blanchissement des cheveux. Beaucoup plus rarement, ce médicament peut avoir une toxicité cardiaque directe, ce qui nécessite une surveillance par échographie cardiaque avant traitement, puis tous les 3 mois ou sur signe d’appel à l’examen physique.

Principaux Effets Indésirables:

Liste exhaustive des effets indésirables

Anomalies biologiques et métaboliques

Endocrinologie

Hématotoxicité

Toxicités cutanées et muqueuses

Toxicités générales

Toxicités musculaires

  • - spasmes musculaires

Toxicités ORL

Toxicités rénales

Interactions médicamenteuses :

Inhibiteurs du CYP3A4 susceptibles d'augmenter les concentrations : amiodarone, itraconazole, kétoconazole, posaconazole, voriconazole, nelfinavir, ritonavir, saquinavir, cyclosporine, érythromycine, tacrolimus, vérapamil Inducteurs du CYP3A4 susceptibles de diminuer les concentrations : carbamazépine, phénobarbital, phénytoine, rifampicine, millepertuis, fenofibrate

Mesures associées au traitement :

Conseils de prise du traitement - Prise orale, une fois par jour à heure fixe, avec de l’eau, après un repas léger (pauvre en graisses) - Ne pas mâcher ou écraser les comprimés - En cas d’oubli, la dose doit-être prise le jour de l’oubli, dès que le patient s’en aperçoit   Interactions - Pamplemousse, millepertuis - Inhibiteurs/inducteurs du CYP3A : Imidazolés, antirétroviraux, macrolides, rifampicine, inhibiteurs de protéases, certains antiépileptiques, fénofibrate   Prescription - Auto-mesure de la pression artérielle à domicile - Emollients et bains de bouche (bicarbonate de sodium 0,9%) systématiques - Chaussage à adapter (risque de syndrome mains-pieds) - Anti-diarrhéiques systématiques - Anti-émétiques à la demande - Contraception - Médicament photosensibilisant, nécessitant une photoprotection  

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Surveillance paraclinique :

Il est recommandé de surveiller  - Le risque d’effets secondaires cardiovasculaires par la prise de la tension artérielle ambulatoire et sur signes d’appel par réalisation d’un électrocardiogramme et/ou d’une ETT avec mesure de la FEVG. - La fonction rénale et la protéinurie - Le bilan hépatique et la lipase - La TSHus (risque d’hypothyroïdie) - L’imagerie pulmonaires et le bilan cardiaque en cas de symptômes respiratoires nouveaux, ou de l’aggravation d’une dyspnée existante (risque de pneumopathie infectieuse ou interstitielle)   En pratique, en dehors d’un terrain particulier ou d’une situation à risque ou pourra proposer  Bilan initial : - Bilan hépatique, ionogramme sanguin urée créatinine, NFS, bandelette urinaire (BU) - TSHus - ECG et ETT avec FEVG   Puis surveillance tous les 15 jours à adapter selon la tolérance : - Bilan hépatique, ionogramme sanguin urée créatinine (en particulier si diarrhée) NFS - Bandelette urinaire (BU) :

  • Si Protéinurie : 0, traces, ou 1+ : pas de modification du traitement
  • Si Protéinurie ≥ 2+ : faire réaliser une protéinurie sur 24h, NFS, ionogramme sanguin, créatinine, clairance de la créatinine, albuminémie (+/- schizocytes, haptoglobine, bilirubine libre et LDH en raison du risque accru de micro-angiopathie thrombotique)
- Surveillance des chiffres d’automesures tensionnelles - ECG et ETT tous les 3 mois - TSHus régulièrement  

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