
Nexavar
Mode d'action:
Le sorafenib est un inhibiteur des domaines à tyrosine kinase des protéines VEGFR-2, VEGFR-3, PDGFR-β mais aussi des protéines RAF (CRAF, BRAF, V600E BRAF), du récepteur KIT et FLT-3. Il inhibe l’angiogénèse tumorale et la voie des MAP-kinases.
Posologie:
La dose de Nexavar recommandée chez l’adulte est de 400 mg de sorafénib (2 comprimés de 200 mg) deux fois par jour (soit une dose totale journalière de 800 mg). Le traitement doit être poursuivi tant qu’un bénéfice clinique est observé ou jusqu’à la survenue d’une toxicité inacceptable.
DCI:
Sorafenib
Classe thérapeutique:
Inhibiteur de tyrosine kinase, Anti-angiogénique
Temps de traitement:
Le traitement doit être poursuivi tant qu’un bénéfice clinique est observé ou jusqu’à la survenue d’une toxicité inacceptable.
RCP:
[DOC] Nexavar 200 mg EMA 2023-07-07
Mode de prise:
Voie orale, deux fois par jour à heures fixes avec un verre d’ eau, en dehors des repas ou pendant un repas pauvre en graisse. En cas de repas riche en graisse, il doit être pris 1h avant ou 2h après le repas.
Gélule:

Indications:
Cancer du rein avancé
Cancer du rein avancé après échec d’un traitement par interféron alfa-2a ou IL-2 ou pour lesquels ces traitements sont considérés comme inadaptés
Carcinome hépatocellulaire
Carcinome hépatocellulaire non éligible en première intention pour un traitement spécifique (transplantation hépatique, résection chirurgicale, destruction percutanée, chimioembolisation) ou en récidive après traitement spécifique et score de Child-Pugh A
Carcinome thyroïdien différencié
Carcinome thyroïdien différencié (papillaire, folliculaire, à cellules de Hürthle) localement avancé ou métastatique en progression, réfractaire à l’iode radioactif
Effets indésirables les plus fréquents:
Communiquer et partager ces effets secondaires avec votre patient va lui permettre de mieux les anticiper, de mieux les accepter et donc de mieux vivre son traitement. Nexavar est un médicament qui a des effets secondaires, je vais vous parler des plus fréquents. Dès les premiers jours, le traitement peut élever la pression artérielle. Il est donc indispensable de contrôler la pression artérielle, idéalement par automesure, au domicile. Un traitement anti-hypertenseur devra être instauré dès que la pression artérielle dépasse 140/90 millimètres de mercure, idéalement par un IEC ou un sartan. On surveillera régulièrement la bandelette urinaire, à la recherche d’une protéinurie. Une diarrhée peut apparaître chez plus de 40% des patients. Il est important d’adapter son régime alimentaire : ne pas manger épicé, éviter les fibres et laitages et boire beaucoup. Penser à rechercher une stéatorrhée pour corriger les hypophosphorémies associées si besoin. Un rash maculopapulaire peut apparaître après 8-10 jours de traitement, nécessitant l’arrêt temporaire du traitement jusqu’à sa disparition. Sa récidive n’est pas systématique, le traitement pourra être repris à dose identique. Le patient peut présenter de l’hyperkératose. De la corne apparaît sur les zones de frottement, aux mains et aux pieds. En prévention, prévoir des soins de pédicurie et un chaussage confortable. En cas d’apparition, percer, voire décoller le toit des cloques, ce qui aura un effet antalgique immédiat et appliquer des émollients tous les jours et des kératolytiques, en général 1 jour sur 2 afin d’éviter une irritation trop importante, selon l’intensité des symptômes. Une hypothyroïdie peut survenir. Il faut alors surveiller la TSH au bilan sanguin avant le traitement puis de manière régulière. Une alopécie partielle peut apparaître. Rassurez votre patient, les cheveux repoussent pendant la poursuite du traitement. Beaucoup plus rarement, ce médicament peut avoir une toxicité cardiaque directe, ce qui nécessite une surveillance par échographie cardiaque avant traitement, puis tous les 3 mois ou sur signe d’appel à l’examen physique.
Principaux Effets Indésirables:
Liste exhaustive des effets indésirablesEndocrinologie
Hémorragies et troubles de la cicatrisation
- - Epistaxis
- - Hémoptysie
- - Hémorragie digestive
- - Retard à la cicatrisation
Rhumatologie
- - Arthralgie
Toxicités cardiaques et vasculaires
Toxicités cutanées et muqueuses
- - Alopécie
- - Prurit
- - Rash
- - Rash érythémateux aigu
- - Sécheresse cutanée
- - Syndrome mains-pieds (érythrodysesthésies palmo-plantaires)
Toxicités digestives
- - Diarrhée induite par les thérapies ciblées
- - Diarrhées
- - Douleur abdominale
- - Nausée / vomissement
- - Perforation gastro-intestinale
Toxicités générales
Toxicités neurologiques
Toxicités ORL
Toxicités rénales
OTHER / UNDEFINED
- - Hémorragie
- - Lymphopénie
Interactions médicamenteuses :
Inducteurs du CYP3A4 susceptibles de diminuer les concentrations de sorafenib : rifampicine, dexamethasone, carbamazépine, phénobarbital, phénytoine, efavirenz, nevirapine, millepertuis Agent antimicrobien pouvant perturber la flore digestive susceptible de diminuer les concentrations de sorafenib : néomycine Substrats de la PgP susceptibles dont les concentrations peuvent être augmentées en cas de prise de sorafenib : digoxine
Mesures associées au traitement :
Conseils de prise du traitement - Deux prises par jour, espacées d’environ 12 heures - Prendre avec de l’eau - Idéalement tous les jours à la même heure - Ne pas prendre la dose oubliée s’il reste moins de douze heures avant la dose suivante - Doit être pris à distance d’un repas riche en graisse (1h avant et/ou 2h après) - Peut être dissous dans de l’eau si nécessaire Interactions médicamenteuses - Pamplemousse, millepertuis - Inhibiteurs/inducteurs du CYP3A : Imidazolés, antirétroviraux, macrolides, rifampicine, inhibiteurs de protéases, certains antiépileptiques, fénofibrate, felodipine) Prescription - Auto-mesure de la pression artérielle à domicile - Emollients et bains de bouche (bicarbonate de sodium 0,9%) systématiques - Chaussage à adapter (risque de syndrome mains-pieds) - Anti-diarrhéiques systématiques - Anti-émétiques à la demande - Contraception - Médicament photosensibilisant, nécessitant une photoprotection
Surveillance paraclinique :
Il est recommandé de surveiller - Le risque d’effets secondaires cardiovasculaires par la prise de la tension artérielle ambulatoire et sur signes d’appel par réalisation d’un électrocardiogramme et/ou d’une ETT avec mesure de la FEVG. - La fonction rénale et la protéinurie - Le bilan hépatique et la lipase - La TSHus (risque d’hypothyroïdie) - L’imagerie pulmonaire et le bilan cardiaque en cas de symptômes respiratoires nouveaux, ou de l’aggravation d’une dyspnée existante (risque de pneumopathie infectieuse ou interstitielle) En pratique, en dehors d’un terrain particulier ou d’une situation à risque ou pourra proposer Bilan initial : - Bilan hépatique, ionogramme sanguin urée créatinine, NFS, bandelette urinaire (BU) - TSHus - ECG et ETT avec FEVG Puis surveillance tous les 15 jours à adapter selon la tolérance : - Bilan hépatique, ionogramme sanguin urée créatinine (en particulier si diarrhée) NFS - Bandelette urinaire (BU) :
- Si Protéinurie : 0, traces, ou 1+ : pas de modification du traitement
- Si Protéinurie ≥ 2+ : faire réaliser une protéinurie sur 24h, NFS, ionogramme sanguin, créatinine, clairance de la créatinine, albuminémie (+/- schizocytes, haptoglobine, bilirubine libre et LDH en raison du risque accru de micro-angiopathie thrombotique)